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Entretien avec Bernard et Antoine ordonnés diacres le 18 mai 2014, et leurs épouses

Entretien avec Bernard et Antoine ordonnés diacres le 18 mai 2014, et leurs épouses


- 1) Date et lieu de l’ordination
- 2) Présentation de Bernard et Simone Baudry
- 3) Présentation de Antoine et Thérèse Leclerc
- 4) L’appel, le discernement
- 5) Le diaconat permanent dans le diocèse de Créteil
- 6) La place des épouses dans le cheminement
- 7) La mission du diacre

1) Date et lieu de l’ordination

Antoine Leclerc et Bernard Baudry, paroissiens à Saint Jean-Sainte Germaine de Cachan, seront ordonnés diacres le 18 mai prochain à Cachan.
Ils nous expliquent les raisons de leurs engagements, la mission qu’ils acceptent et le parcours qu’ils ont fait depuis 5 ans, accompagnés de leurs épouses, Thérèse et Simone, de leurs familles, de collègues, d’autres diacres et des membres des équipes d’accompagnement.


- Quand et où aura lieu votre ordination, comment cela va-t-il se passer ?


Bernard et Antoine  : nous serons ordonnés le 18 mai 2014 à 16 heures en l’église Sainte-Germaine de Cachan par notre évêque monseigneur Michel Santier. Le 12 janvier dernier nous avons été institués lecteurs et acolytes. Le 18 mai prochain, nous vivrons donc l’étape ultime de l’ordination et nous serons alors envoyés dans le monde, dans le dépouillement, pour le service de la Parole de Dieu et le service de l’Eucharistie. L’ordination sera un évènement pour la vie paroissiale et du secteur. Cette cérémonie se prépare bien en amont !

2) Présentation de Bernard et Simone Baudry


- Bernard et Simone, acceptez-vous de nous dire quelques mots sur vos familles afin de mieux vous connaître ?



Bernard et Simone  : nous nous sommes connus à la Jeunesse Etudiante Chrétienne, alors que nous avions environ 14 ans. Mariés à 20 ans, notre vie de couple est marquée par nos engagements en Église : gardiens d’un foyer d’immigrés, gitans, aumônerie de lycée, service diocésain des vocations. Et nous sommes en Fraternité depuis 27 ans dans une famille religieuse connue dans le Val de Marne, les Passionistes.

Moi, Bernard je suis aussi bénévole au Secours Catholique dans le service logement du 94.

Et moi, Simone, je suis dentiste, je soigne donc les dents et quelques fois un peu le reste !

Nos actions s’inscrivent dans le diocèse du Val de Marne et dans le temps : durée, patience, stabilité….nous essayons de faire !




3) Présentation de Antoine et Thérèse Leclerc


- Antoine et Thérèse, acceptez-vous de nous dire quelques mots sur vos familles afin de mieux vous connaître ?



Antoine et Thérèse  : nous nous sommes mariés il y a 32 ans, nous avons 4 filles et un garçon qui ont entre 30 et 19 ans. Nous sommes également grands-parents de deux charmantes petites-filles. Nous sommes membres des Equipes Notre-Dame depuis 23 ans.

Antoine travaille chez Orange.

Thérèse est chargée de mission ecclésiale, au service des formations du diocèse.

Notre vie est marquée par de nombreux déménagements, en France et à l’étranger, qui nous ont permis de découvrir le monde et l’Église dans des situations bien diverses : la Réunion avec beaucoup de religiosité, l’Église humble en terre d’Islam (Tunisie), l’Église avec le concordat à Metz…Nous avons fait l’expérience d’être l’étranger, l’immigré. En Tunisie, cela correspond à un statut enviable, au Koweit c’est une ressource à exploiter.




4) L’appel, le discernement


- Antoine et Bernard, vous avez été appelés à « vous mettre en route vers le diaconat ». Qu’est-ce que cela signifie, précisément, pour vous ?


Antoine  : L’appel au diaconat est un appel à aimer son prochain, à témoigner de l’Amour infini de Dieu au cœur de sa vie ordinaire. Pour moi, être diacre c’est être le signe visible que le Christ est présent dans la vie de chacun et qu’Il nous donne son amour à profusion.

Bernard  : la démarche du diaconat reste secrète jusqu’au dernier moment pour laisser à chacun son entière liberté jusqu’au jour de l’ordination. Se mettre en route vers le diaconat c’est accepter progressivement le don de soi-même pour le service de l’Église et des autres.


- Quels sont les critères pour l’appel au diaconat ?


Antoine  : effectivement le diaconat est un appel. On ne se porte pas candidat. Pas plus que l’on ne devient diacre du fait de ses compétences ou de sa volonté. On devient diacre parce qu’on est habité par l’Esprit Saint, soutenu et appelé. C’est bien un « regard extérieur » qui croit en nous.

Bernard  : s’il n’y a pas un profil type du diacre, il y a effectivement quelques critères pour l’appel. L’appelé doit être adulte, marié depuis 10 ans, avoir une vie de famille stable, croire en Dieu bien évidemment, il croit aussi en la fraternité et en l’Amour. Il est donc pleinement inséré dans la vie des Hommes et sur le lieu de travail en particulier.


- A quoi doit-on renoncer lorsque l’on répond « oui » à l’appel au diaconat ?



Antoine  : peut-être renoncer à faire chaque année le tour du monde, puisque je suis rattaché à mon diocèse et je dois obéissance à mon évêque !!!! Dans la réalité, il n’y a aucun renoncement ! L’ordination ne conduit pas à un choix de vie radical. Le choix de vie est évident lorsqu’on se marie. Et le mariage conduit à un renoncement puisqu’on renonce à toutes les autres femmes ! Un renoncement, non, mais un choix, oui ! Choisir, c’est exercer sa liberté. Tout engagement a certes sa part de renoncement mais c’est cela qui permet de vivre une vie enthousiasmante.

Thérèse  : concrètement je pourrai en parler plus tard ! Ce qui est sûr, c’est qu’à l’avenir, dans nos choix, nous tiendrons compte du ministère d’Antoine. Mais vivre, c’est choisir, et choisir demande des renoncements.









- Antoine et Bernard, vous avez été interpelés il y a 5 ans par le Père Marc Lulle, pour réfléchir au diaconat. Faut-il tant de temps pour réfléchir et prendre une décision ?


Bernard  : et oui, on ne fait pas ce parcours-là du jour au lendemain. C’est tout une histoire. C’est déjà un vécu qui va de la connaissance de l’Evangile à l’intégration, le vivre de l’intérieur. C’est un deuxième mariage avec l’Église. Il n’y a pas de rupture. Le sacrement achève en toi ce que l’Esprit a commencé. Il y a une puissance sacramentelle, certes, mais surtout une continuité dans le parcours de la vie. « Et maintenant, vous serez pêcheur d’Hommes », cette phrase d’évangile oriente ma vie et je ne fais que la continuer.

Antoine  : on ne pourrait pas aller plus vite. C’est bien que cela prenne autant de temps. Ce n’est pas une histoire de connaissances à emmagasiner. C’est un cheminement spirituel qui prend du temps. Tu grandis dans la foi. Parfois tu avances, parfois tu recules. Ce temps est donc nécessaire pour être plus assuré. La première année après l’appel est consacrée au discernement et aux témoignages. Puis nous avons reçu une formation pendant 16 week-ends, et avons été accompagnés pendant 4 ans pour favoriser la « maturation ».


- Comment vous sentez-vous à l’approche de ce jour de l’ordination ?


Bernard  : j’ai la certitude qu’il va se passer quelque chose d’important dans ma vie. Je crois à la puissance de la transformation sacramentelle. Certes avant et après le sacrement il y a des étapes, mais il y a aussi un moment donné ou c’est le « GO », le passage ! Le passage d’un état de laïc à un état de clerc. Je suis tranquille, je n’ai pas d’angoisse, la route est tracée. Je fais confiance en l’institution : si j’ai été appelé, je sais que c’est « bon » pour l « Institution » et que c’est « bon » pour moi. Et puis, il parait que j’ai un caractère affirmé et que je ne suis pas langue de bois…et c’est parfois un plus, m’a-t ’on dit !

Antoine  : c’est un vrai événement pour moi. Cela m’a ému d’avoir été appelé. Et maintenant je sens encore qu’il y a quelque chose qui me dépasse.


- A quels types de doutes pouvez-vous être encore aujourd’hui confrontés ?


Bernard  : non, je n’ai pas de doute. Comme je viens de l’exprimer, j’ai confiance. Mais j’avoue qu’il me reste une chose à vivre. J’ai toujours été aux côtés de Simone pendant les messes et les célébrations. Même la communion, c’est ensemble que nous la donnons. Nous sommes visibles ensemble. Je ne sais comment je vais appréhender la situation « Bernard à l’autel » et « Simone dans l’Assemblée », avec parfois les enfants à ses côtés. Maintenant je vais aussi vous faire une confidence : je me réjouis à l’idée de baptiser notre petit-fils !

Antoine  : oui, un petit peu de doutes quand même car on se sent bien petit face à ce ministère et inévitablement quelques questions nous taraudent parfois. Est-ce que j’aurai suffisamment de temps pour bien exercer mon ministère, est-ce que je serai un bon témoin… ? Je me fais tout petit dans la main de Jésus et je me laisse porter !

5) Le diaconat permanent dans le diocèse de Créteil


- Combien de diacres y-a-t ’il dans notre diocèse ?


Bernard  : dans le diocèse de Créteil les premiers diacres ont été ordonnés il y a 20 ou 25 ans. Antoine sera le 50ème diacre ordonné pour le diocèse de Créteil. Il y a eu 3 ordinations en octobre 2013, il y en aura 5 en avril/mai prochain.

Antoine  : Le diocèse de Créteil est un des plus gros diocèses pour l’ordination de diacres. Notre évêque soutient beaucoup le diaconat. Il pousse ses prêtres à appeler. En France il doit y avoir environ 2 000 diacres.

6) La place des épouses dans le cheminement


- Quelle est la place des épouses dans ce cheminement ?



Thérèse  : je suis pleinement investie dans la démarche et je soutiens Antoine. Nous suivons la formation en couple d’ailleurs. Le diaconat est vécu en famille, avec les enfants, dans le travail. Il n’y a pas de modèle tout tracé pour l’épouse : c’est à chacune de trouver sa place. Je l’ai compris à travers les témoignages entendus durant la formation. La perspective du diaconat rend Antoine heureux. Cela est important pour moi.

C’est pour moi une aventure à vivre dans la confiance. Je m’appuie sur le passé, à nos différents engagements dont le mariage qui est lui aussi une aventure, et qui nous rendent heureux, pour faire confiance pour la suite.

Suivre Jésus, c’est une démarche risquée. C’est un peu comme dans le bateau de la tempête apaisée, il y a la bourrasque mais Jésus qui dort se réveille en disant : « Pourquoi avez-vous peur, hommes de peu de foi ? »

Simone  : je serai comme je l’ai toujours été « veilleuse » dans mon monde professionnel, auprès de mes patients et des personnes que je rencontre. Je leur parle d’ailleurs de cette aventure. Dans notre paroisse, j’ai le sentiment que je serai un peu étiquetée « femme-du-diacre-qui-doit-savoir-et-répondre-quand-il-y-a-des-questions ».

Bernard  : l’Église n’ordonne pas un couple, ça vous l’avez compris, mais un diacre. Par contre l’épouse aide à porter son mari dans son ministère. Cela dit, j’ai aussi envie de souligner que ma famille religieuse passioniste, me permet d’être encore plus habité par le « oui », l’acceptation.


- Quelle est la place réservée aux épouses dans ce long cheminement depuis l’appel à l’ordination ?


Bernard  : nos épouses connaissent particulièrement bien nos capacités, nos forces, qui nous sommes, comment on vit l’Église. A ce titre elles nous accompagnent dans le parcours qui conduit à l’ordination…et par la suite.

Simone  : je suis la seule épouse accompagnatrice des prochains diacres à ne pas être chargée de mission ecclésiale. Je m’investis dans des associations laïques hors de l’Église. Je soutiens Bernard, bien entendu.

Thérèse  : je me situe comme première accompagnatrice d’Antoine, partie prenante de la démarche et je le soutiens. . Je me sens vraiment très impliquée dans tout cela ! Mon avis sur l’ordination d’Antoine est non seulement pris en compte mais je dirais presque essentiel. Nous avons la chance de vivre la formation au diaconat en couple, depuis le début. C’est vraiment une chance car on avance ensemble, on grandit dans la foi ensemble, on partage sur ce qu’on vit, nos découvertes, nos doutes, nos questionnements...Avant d’entrer en formation, nous avons vécu une année de discernement. Et chaque couple en discernement devait faire une relecture de sa vie devant les autres couples, en deux heures… Ca m’a demandé un gros effort mais ce fut très enrichissant !

Antoine  : je me permets d’évoquer aussi nos enfants qui se sont joints à nous dans l’équipe d’accompagnement. « Je n’ai pas envie que tu me parles pour m’évangéliser » m’a dit une de nos filles. « Je veux que tu continues à me parler comme un papa ». Ce à quoi je lui ai répondu que je l’évangélise depuis sa naissance en l’aimant…pas en lui faisant des sermons.

7) La mission du diacre


- Quelle sera votre place : plutôt en « périphérie » de l’Église ou « dans » l’Église ?


Bernard  : la démarche Diaconia 2013 a comme signature : « Servons la fraternité ». L’idée du Pape François est d’ « aller à la périphérie » pour servir le frère. Les bons chrétiens ne sont pas réunis dans l’Église. Mais notre Église a comme rôle d’accueillir. Le diacre par sa présence dans l’Église est aussi le signe de ce qui se vit à l’extérieur.

Antoine  : le diacre aide le peuple chrétien à mieux prendre conscience qu’il n’y a pas que la messe et le catéchisme, et qu’ensuite on peut faire ce qu’on veut. Mais être chrétien, c’est suivre le Christ tous les jours. Le diacre inséré dans la vie ordinaire donc en « périphérie » de l’Église, est reconnu par l’Église comme devant témoigner de l’Amour du Christ.


- En très peu de mots, qu’est-ce qu’on attend avant tout des diacres ?


Antoine et Bernard  : on attend de nous d’être pleinement insérés dans le monde pour être au service des autres et témoigner de l’Amour du Christ en fraternité.


- Acceptez-vous de nous donner quelques éléments d’information afin que nous connaissions mieux ce service d’Église ?


Antoine  : le diaconat n’est pas un service d’Église. Le diaconat est un ministère ; c’est un état permanent, un signe de ce que l’on vit et de ce que l’on est, dans la charité de Dieu à travers des actions et des prises de parole. Je pense que les gens ont conscience que le diacre a quelque chose à voir avec leurs vies. Le diacre dessine le lien entre les vies au quotidien et les célébrations. D’ailleurs c’est le diacre qui « envoie dans la Paix du Christ ».

Bernard  : le prêtre est chargé de la pastorale. Le diacre est chargé du service des tables et de la charité. Le diacre a un ministère qu’il exerce dans sa paroisse, là où il est visible. Le diacre s’engage à prier matin et soir et est appelé à l’annonce de la parole de Dieu, à baptiser, à bénir les mariages et à présider les cérémonies de deuil. Mais sa mission commence chez lui, au sein de sa famille et dans ses activités bénévoles ou professionnelles. Selon les besoins du diocèse, de l’évêque et des paroisses, le « service des autres » peut revêtir de nombreuses réalités. Par exemple il y a des missions différentes telles que l’aumônerie prison, le Secours Catholique, le catéchuménat, les migrants, l’enseignement catholique, les personnes âgées, les quartiers défavorisés, les enfants…


- A quel type de témoignage serez-vous appelés ?


Antoine  : en devenant diacre, je serai envoyé par l’Église, par mon évêque, pour témoigner, là où je vis, dans ma famille, dans mon quartier, dans ma paroisse, dans mon travail, que Dieu nous aime et que chaque homme, chaque femme est appelé à répondre à cet Amour gratuit, en aimant à son tour.

Bernard  : cet Amour surabondant que Dieu nous donne, le diacre est appelé à en être le signe, particulièrement auprès des plus faibles, des plus pauvres, de ceux qui sont exclus, de ceux qui sont rejetés à la périphérie.