Pourquoi une journée mondiale des pauvres qui correspond à la journée nationale du Secours catholique-Caritas- France, le dimanche 15 novembre 2020 ?

Tous ceux qui travaillent avec « les pauvres » peuvent se demander pourquoi une journée durant l’année !
Précisément, cette journée est pour nous rappeler d’abord que les pauvres sont présents dans notre société et que je suis invité à les découvrir dans ma vie et à les reconnaître pour échanger avec eux.
Ils sont partenaires de notre société pour qu’elle soit plus fraternelle. En effet, ils souffrent dans leur corps, leur âme et leur esprit de toutes les injustices. Ils les manifestent dans toute leur existence. Les entendrons-nous ? Ecoute, fais silence en toi, tu entendras une voix autre que la tienne. Alors tu accepteras de te remettre en cause. Prends le temps de l’écouter, de recevoir de lui, de t’enrichir de sa pauvreté et de découvrir au fur et à mesure de ta vie, ce que tu dois changer personnellement en toi, dans ta famille, dans ton quartier, dans ton métier etc.
Et petit à petit, « le pauvre » prendra non seulement place dans ta vie, mais tu lui demanderas conseil dans les différentes instances de la société. Tu accepteras qu’il fasse partie de ton cercle de pensée pour renaitre ensemble à une vie que tu n’avais pas encore imaginée.
Si Jésus dit : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne n’avez pas pour toujours. » [Jn 12, 8] Pourquoi ? Le pape François nous répond « les pauvres sont et seront toujours avec nous pour nous aider à accueillir la présence du Christ. » Lui, le pauvre par excellence, le rejeté, qui mourut assassiné hors de la cité.
Ainsi, Jésus à travers sa parole, son action, sa vie et sa mort, nous donne la clé de notre existence : « N’avez-vous jamais lu dans les écritures : la pierre qu’ont rejeté les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C’est là l’œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! »
Dieu est un habitué de ces renversements de situation. Déjà au livre de la Genèse, les fils de Jacob avaient dit à propos de leur frère Joseph : « Voici le bien-aimé, tuons-le. » Ils n’imaginaient pas que celui qu’ils voulaient supprimer était précisément celui qui allait les sauver, eux et tout le peuple [Gen 37-20].

Père Benoît-Marie Jourjon

Cachan, 12 octobre 2020