Du don de la Loi au don de l’Esprit Saint

« Cinquante jours après avoir mangé la pâque, le peuple juif célébrait, au jour de la Pentecôte (pentecôte, en grec, veut dire cinquante), la fête des semaines, qui marquait le début de la moisson du froment et à laquelle, dès le temps de Jésus, on avait associé le souvenir de la promulgation de la Loi sur le Sinaï ». Jésus a choisi ce jour de la Pentecôte pour envoyer l’Esprit Saint à ses disciples, selon la promesse qu’il leur en avait faite. Le choix de Jésus n’est pas anodin. Il s’inscrit dans une perspective d’accomplissement des promesses divines. En ressuscitant le jour de la pâque, la grande fête juive, Jésus accomplit pleinement l’œuvre de la libération. La pâque juive signifie le passage de la mer Rouge vers la terre promise, la Pâques de Jésus signifie le passage de la mort à la vie.
Sa résurrection nous établit dans un royaume où l’homme oubliera de mourir. En donnant l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte, il concrétise ses promesses : l’homme ne sera pas guidé par une loi extérieure mais par une loi intérieure, inscrite dans son cœur, le don de l’Esprit, comme l’avait prophétisé Ézéchiel 36,26 : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau ». Dans son discours d’adieu, Jésus insiste sur le fait qu’il doit s’en aller pour que l’Esprit Saint, le paraclet, le défenseur, soit donné à ses disciples.
La Pentecôte ouvre une ère nouvelle pour l’Église, pour tout homme de bonne volonté. L’homme ne sera pas sauvé par la Loi mais par l’Esprit de Dieu. Sans l’Esprit de Dieu, l’homme ne peut pas être sanctifié. Cela ne veut pas dire que l’être humain attend passivement le salut de Dieu. C’est librement qu’il choisit d’accueillir le don de l’Esprit. De même que le médecin ne peut pas nous soigner sans notre consentement, de même l’Esprit de Dieu ne peut pas opérer des miracles en nous sans notre accord.
Osons faire fructifier les dons et les charismes que le Seigneur nous a donnés pour le bien de nos communautés. Ces dons et ces charismes sont différents, non pour nous inciter à la compétition, mais pour nous apprendre la complémentarité, pour nous rappeler que l’unité ne se construit pas dans l’uniformité mais plutôt dans et à travers la diversité. L’événement de la Pentecôte (Ac 2,1-11), lors duquel chaque pèlerin présent à Jérusalem ce jour-là entendait parfaitement le dialecte des nations qui lui étaient étrangères, nous assure que là où il y a l’Esprit de Dieu, il y a la compréhension et non l’exclusion de la langue voire de la culture de l’autre.
Joyeuse fête de la Pentecôte à tous.

Père Faustin Nzabakurana
1 Mgr Pierre Jounel, Missel du Dimanche, Mame- Desclée, Paris, 2001, p.147.

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