Écho du Théo-Café sur la loi sur l’immigration

Le 5 novembre à Cachan, une vingtaine de personnes du secteur se sont réunies pour un Théo-café au sujet de la Loi Besson sur l’immigration. Cécile Poletti, déléguée nationale de la Cimade* pour l’Ile-de-France, a fait part de la réaction de la Cimade à cette loi, qui a suscité des mises en garde aussi du Secours Catholique, du CCFD, et des évêques de la Commission pour la mission universelle de l’Eglise.

Mme Poletti a dit que cette loi diminuerait les droits des étrangers et aggraverait leur précarité. Cette loi sur l’immigration, la cinquième depuis 2003, propose parmi d’autres choses :
— de prolonger la durée maximale de rétention de 32 à 45 jours pour un étranger qui doit être reconduit dans son pays d’origine, ce qui revient à une mesure punitive ;
— de retarder de 2 à 5 jours le délai d’intervention du juge de libertés, ce qui donnerait lieu aux expulsions sur décision administrative sans contrôle judiciaire des procédures ;
— d’interdire le retour en Europe pendant 5 ans, au lieu de 2 ans, à un étranger à qui a été refusé un titre de séjour, ce qui pourrait séparer longuement des familles ;
— de changer les conditions pour l’attribution d’un titre de séjour temporaire aux étrangers gravement malades, passant de l’inaccessibilité du traitement dans le pays d’origine à l’inexistence de ceci, ce qui condamnerait à mort certaines personnes.

La loi a été votée à l’Assemblée en octobre. Elle devra être discutée au Sénat en janvier. Plus d’informations se trouvent à www.pourquellenepassepas.org

Une heure d’échange a suivi l’intervention, et plusieurs participants ont tissé des liens. Pour conclure, Cécile Poletti a rappelé que cette loi ne concerne pas que les étrangers : si nous acceptons de vivre dans une société non-conforme à nos valeurs, c’est notre humanité qui est atteinte.

* La Cimade est une association œcuménique, active en solidarité avec les migrants, les réfugiés, et les demandeurs d’asile.

Mary Gorgette, laïque en mission ecclésiale pour la solidarité et l’interculturalité