Site du doyenné Val-de-Bièvre

L'Église catholique

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Témoignage d’Antoine

Témoignage d’Antoine

Cette période inédite et très particulière me bouscule dans mon rapport au monde, mes relations avec les autres, ma relation à Dieu.
D’une certaine façon, je bénéficie de conditions de confinement plutôt confortables, avec un jardin, auprès de mon épouse que j’aime ; mais par ailleurs, je vois autour de moi de la souffrance, la crainte du chômage, des malades, des décès de proches.
Les relations avec les autres me manquent ; les relations professionnelles dans un cadre de télétravail toute la journée ne sont plus les mêmes, les relations avec mes enfants, mes petits-enfants sont à distance, je ne peux plus les serrer dans mes bras, mais je peux rester en contact avec eux, je sais qu’ils vont bien.
Je ne peux plus visiter les détenus de la maison d’arrêt de Fresnes dont je suis l’aumonier, et cela me manque ; je pense à eux, je prie pour eux tous les jours.
Et cela interroge ma relation à Dieu : nous aurait-il abandonné ? Comment peut-il permettre cela ? Comment prendre soin des autres, en priorité des plus petits, des plus fragiles, alors qu’on ne peut pas sortir, aller les voir ?
"Aimez-vous les uns-les autres" comme nous le demande Jésus, ce n’est pas seulement par la pensée et la prière, cela passe par des actes, mais comment faire ?

Je crois que vivre ce confinement en période de carême et au moment de Pâques est une chance, car cela m’incite à me tourner vers Dieu, à approfondir ma foi. Cela me permet de ne pas aller trop vite à la résurrection sans passer par la passion et la mort de Jésus. La résurrection n’efface pas la souffrance, le mal, les difficultés ; elle permet de voir au delà de les dépasser. Cela me conduit à prendre conscience de ma vulnérabilité, de mes limites. Et cela est nécessaire pour accueillir pleinement le Christ ressuscité dans ma vie.

Concrètement, je suis amené à imaginer d’autres formes de présence à Dieu et aux autres. Ma prière est renouvelée, stimulée par des rendez-vous réguliers : l’angelus avec mon épouse, les Laudes, les offices devant la télévision, le chapelet en faisant le tour du jardin. Pour la vigile pascale avec mon épouse, je me suis habillé en diacre avec mon aube et mon étole ; c’était une manière de rendre présents dans la prière de l’Eglise tous les petits, les faibles, les malades, ceux qui sont seuls, tous ceux dont Jésus se fait proches et dont j’essaie d’être proche à sa suite.
Il y a d’autres manière aussi de vivre la rencontre avec les autres. Déjà en restant chez soi pour éviter la propagation du virus, mais aussi en téléphonant à ceux qui sont isolés, en me proposant pour mettre à jour le site Web de la paroisse.

Accueillons tous la miséricorde de Dieu

Antoine, diacre