Ce mercredi 21 mars nous accueillons Oladé, ivoirien d’origine béninoise, et Marien, camerounais. Ils nous racontent simplement comment ils sont arrivés en France il y a quelques années.
Oladé est arrivé alors qu’il était mineur, laissant sa famille qui l’envoyait en France pour faire des études. Il a été accueilli par une famille de la communauté du Chemin Neuf à Nantes la première année, mais le choc de l’arrivée a été rude. Marien a été accueilli par un oncle à sa descente d’avion, et était pensionnaire dans des classes préparatoires à Troyes la première année.
Coupé de sa famille, pour chacun il faut faire face à bien des difficultés : les formalités administratives, la situation économique, la vie quotidienne, les études, des relations à construire, des amis à trouver. Et puis il n’est pas évident de comprendre les habitudes, les manières de faire du pays dans lequel on débarque. Dans la rue, si on dit bonjour comme au pays, les gens ne répondent pas ; certains traversent la rue pour ne pas nous croiser, d’autres ferment leurs volets ; à la messe, les gens avaient l’air triste, on se demandait si on était à une messe d’enterrement.
Quand on devient étudiant, surtout loin de sa famille, c’est aussi la période où l’on se construit comme adulte. On est amené à faire des choix sur son métier, les relations que l’on souhaite cultiver et approfondir, les amis que l’on se fait, les engagements que l’on prend. La foi devient aussi une foi d’adulte ; elle peut être remise en cause.
Cette rencontre où chacun a pu s’exprimer nous permet de prendre conscience (un peu) de la situation de bien des étrangers. On a pu aussi mesurer les différences de culture entre les uns et les autres. Le débat a mis en évidence que derrière l’apparence, il faut chercher à voir ce qu’il y a de plus profond en l’autre, il faut dépasser ses préjugés. Et quand peu à peu, des liens se tissent, on découvre toutes les richesses que l’on peut s’apporter mutuellement et partager ensemble.