Nous étions 14 ce soir-là.
Après un moment de partage convivial autour des sandwiches et autres "soupes" tirés du sac, nous avons eu un temps de libre échange.
Une question se posait sur l’intérêt de lire les textes dans des versions différentes.
Les textes que nous utilisons sont des "traductions", c’est-à-dire des "interprétations" du texte original par différents auteurs. Un rabbin, Marc-Alain Ouaknine, dit que les mots sont interprétables à l’infini. La diversité des traductions permet donc d’approfondir le sens des mots sans s’arrêter à un "sens unique" qui risquerait de les figer dans une pensée non évolutive.
Il est cependant important pour nous, catholiques, d’utiliser des traductions autorisées par les évêques afin de ne pas nous éloigner de la pensée de l’Église. Les traductions non autorisées - comme celles des Témoins de Jéhova par exemple - ne doivent être consultées qu’avec grande prudence.
Il existe un grand nombre de traductions autorisées, chacun, chacune peut donc choisir celle qui correspond le mieux à sa sensibilité. C’est ce qui fait la richesse de la mise en commun
Après cet échange, les participants se sont répartis en deux groupes pour partager leurs réflexions sur les chapitres en lecture.
Pour les personnes déjà familières de la Bible, il est difficile de s’en tenir au texte des deux chapitres du jour, la tentation de faire état de connaissances se rapportant à des textes ultérieurs est grande. Pourtant, si l’on veut lire le texte avec un regard neuf, comme si c’était la première fois et se laisser surprendre par lui, il est important de ne pas trop extrapoler !
Ces deux chapitres ont suscité un grand nombre de questions :
Pourquoi le serpent ?
Pourquoi l’arbre ?
Pourquoi la femme ?
Pourquoi deux offrandes différentes ?
Pourquoi l’offrande de Caïn a-t-elle été rejetée par Dieu ?
et bien d’autres encore...
Ce récit n’est pas à prendre au sens littéral, mais au sens figuré. Il est construit comme un conte utilisant des symboles pour parler de vérités spirituelles dont le langage au premier degré ne peut pas rendre compte. Les récits de la Genèse sont des récits mythiques : les détails concrets n’ont pas d’importance en eux-mêmes, seul le sens dont ils sont porteurs doit nous interpeller.
Nous avons exploré plusieurs thèmes qui font sens pour nous dans notre vie au quotidien.
Des thèmes de conduites "fautives" :
la ruse "tapie" dans un recoin de nos conscience, prête à nous proposer une ligne de conduite contraire à celle que Dieu attend de nous
la peur qui nous paralyse : peur d’une autorité sévère, peur de la punition, peur d’agir librement, peur de nous tromper etc.
la transgression de l’interdit donné par Dieu "vous ne mangerez pas du fruit de l’arbre", entraînant une escalade de la violence : jalousie - meurtre - vengeance...
la perte de l’harmonie du couple
Des thèmes de conduites "constructives" :
la confiance : en Dieu, en l’autre
l’amour inconditionnel et le pardon de Dieu, quelle que soit la conduite fautive de l’homme, devant servir de modèle à notre manière d’aimer
la liberté donnée aux humains de choisir entre le bien et le mal
La prochaine rencontre est prévue pour le jeudi 6 avril à 20h.
Les chapitres proposés à la lecture sont : Genèse 6,7,8,9, et 11 traitant du Déluge et de la Tour de Babel.
Il est important d’essayer de saisir le sens global de ces récits dans leur progression et leur développement : les commencements - les premières erreurs - leurs conséquences pour l’humanité ... afin d’en dégager le sens spirituel pour nous aujourd’hui.