Le Vendredi Saint : l’Office de la Passion du Seigneur
Pouvoir le célébrer dès 17h et non à la nuit tombée permettra, souhaitons-le, à un plus grand nombre de chrétiens d’en découvrir toute la richesse. Les habitués des Chemins de Croix dans la journée n’ont rien à perdre à leur préférer ce grand office solennel de l’Eglise, puisqu’ils pourront y faire une démarche personnelle pour vénérer la Croix.
Ils auront même beaucoup à y gagner en méditant aussi sur le récit de la Passion selon St Jean, en faisant leur la longue prière universelle et, pour finir, en y communiant au Corps du Christ avec les hosties consacrées la veille !
La Vigile Pascale, aux premières lueurs de l’aube, le matin même de Pâques !
Dans leur lettre au Peuple de Dieu, les évêques de France, dès 2003, lui proposait d’aller au cœur de la foi tel que la veillée pascale nous le fait vivre, chaque année. En nous faisant traverser la nuit pascale, cette célébration replonge en effet nos existences dans ce qui fait notre commune vocation : former ensemble un peuple de disciples qui marchent derrière leur Seigneur.
Ayant respecté le grand silence du samedi saint, la vigile pascale célébrée à l’aube du 3ème jour nous fera expérimenter cela en entrant dans une église encore plongée dans l’obscurité, mais dans une procession qui nous fera suivre le cierge pascal et mettre nos pas dans ceux du Ressuscité, nous laissant illuminer peu à peu par sa lumière.
Viendra ensuite la liturgie de la Parole. Cette nuit-là, on consacre plus de temps que d’habitude à lire la Bible. Non seulement il y a plusieurs lectures mais elles sont longues ! Autrefois, au cours de veillées nocturnes, les villageois aimaient écouter les anciens raconter leur histoire de famille commune. Lorsque nous ouvrons le livre qui raconte l’histoire entre Dieu et son peuple, nous prenons pied dans la famille de tous ceux à qui Dieu se révèle dans la richesse de ses dons. Cette famille devient la nôtre. D’un bout à l’autre de la Bible, les textes ainsi se répondent et s’éclairent mutuellement. Mais la Parole vivante de Dieu, c’est surtout Jésus lui-même. C’est à partir de Lui que tout prend densité et saveur.
Là où, cette année, il n’y a pas de baptême d’adultes, le prêtre bénira l’eau dont il aspergera le peuple à la fin de la rénovation de la Profession de foi baptismale. Disciples, nous ne le sommes jamais une fois pour toutes. Nous le devenons sans cesse avec la force de l’Esprit. En disant « non » à tout ce qui nous en empêche, nous choisissons de suivre le Christ mort et ressuscité. Chaque fois que nous célébrons la veillée pascale, c’est dans cette dynamique baptismale que nos existences sont plongées. Nous sommes alors tous aspergés par l’eau du baptême et nous traçons sur nous le signe de la Croix. Ce geste est plus expressif que toutes les paroles.
La liturgie de l’Eucharistie est le sommet de notre rassemblement. C’est vers l’autel que tout converge maintenant. C’est là en effet que nous nous unissons au chemin que Jésus a fait en passant par la mort. Là surtout, nous avons part à la promesse de vie que ce chemin porte en germe pour chacun de nous.