A l’occasion de la messe des couples le 9 février à Ste Colombe, Bruno YOU a animé une méditation à la place du sermon :

Le Seigneur Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. 19 le Seigneur Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l’homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l’homme. 20 Et l’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs ; mais, pour l’homme, il ne trouva point d’aide semblable à lui. 21 Alors le Seigneur Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. 22 le Seigneur Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. 23 Et l’homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. 24 C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. 25 L’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte.

"Il n’est pas bon que l’homme soit seul"
J’ai compris cette lamentation intérieure et profonde face à une certaine "solitude"... comme si, lorsqu’on est jeune, à 20 ans malgré un monde qui parait éclatant ... il lui manque encore quelque chose, quelque chose d’essentiel. Cette lamentation c’est l’expression d’une soif infinie qui gémit du cœur de l’homme (attention le terme homme est à prendre dans sa totalité homme + femme). Tout homme ou femme peut la faire sienne. Peut être l’avez vous vécu vous aussi ?

Cette solitude profonde, Dieu va y répondre et Lui seul peut y donner la réponse à la hauteur.. pas une demi mesure comme le monde peut l’offrir. Dieu dit "il n’est pas bon que l’homme soit seul faisons lui une aide qui lui soit assortie !"

Alors Dieu fit tomber sur Adam une profonde torpeur et de son coté il tira la femme et Il la présenta à Adam qui s’écria Voici l’os de mes os la chair de ma chair !

Ce texte amusant au premier abord n’est certainement pas à prendre au premier degré, à la lettre vous le pensez bien. Il ne s’agit pas du tout d’une explication scientifique sur comment cela s’est passé mais bien mieux d’une réponse au pourquoi ? Ce texte trouve alors une splendeur inouïe. Dieu veut créer le couple humain car il est le reflet de l’Amour trinitaire.

Et le texte poursuit avec : "C’est pourquoi Dieu dit : L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et ils ne formeront qu’une seule chair".
Reprenons ce texte quelques instants tellement il est lumineux pour qui veut fonder un couple ou développer, nourrir son amour conjugal selon le plan de Dieu sur l’amour humain.
... en tout cas pour Claire et moi c’est sûr après + de 20 ans de mariage, d’alliance, ce texte est un fondement de notre vie conjugale !

Venons au texte :
Dieu fit ... On y comprend que Dieu est acteur, "Dieu fait". Ceci signifie que ce qui va venir vient de lui, qu’il a mouillé sa chemise dirait on aujourd’hui. Il s’engage dans l’alliance conjugale... il en assure le suivi en quelque sorte... si bien sûr on garde la connexion avec lui. Claire et moi, nous l’avons compris dès le début de notre mariage où au cours d’une recollection, à l’invitation du prédicateur nous nous sommes engagés à tous les jours partager ensemble notre prière... fut elle courte si nous sommes fatigués.
Comment Dieu peut il accompagner une vie conjugale si le cœur n’est pas ouvert régulièrement pour l’accueillir ?

Le texte dit ensuite "fit tomber une profonde torpeur" ceci signifie que le conjoint gardera toujours pour toi quelque chose de mystérieux car tu n’étais pas là ... tu dormais ! Ton épouse, ton époux gardera donc toujours quelques choses d’incompris, de surprenant, de mystérieux pour toi. Saches simplement l’accepter comme une personne qui n’est pas toi mais une autre. Cela peut te paraitre évident ou "bisounours" ou même "cucul" de dire cela mais en réalité cela est très profond et capital, car cela t’avertit que pour toi il ne s’agit pas du tout de te rechercher toi même dans ton épouse ou ton époux. Cela s’appellerait du narcissisme... Il s’agit de découvrir l’autre en profondeur pour l’aimer de l’intérieur. Personnellement c’est toujours une réelle joie que de mieux la voir de l’intérieur, la comprendre de l’intérieure car c’est elle, c’est elle qui vit là dans ces réflexions, cette réaction, cette évolution,... c’est elle typiquement, authentiquement elle et c’est elle que j’aime et veux aimer. Même lorsqu’il s’agit de la voir piquer une rogne, de s’enthousiasmer pour quelques choses dont d’avance je sais sa réaction !!! ce n’est pas lassant car c’est elle.

Le texte de la genèse dit aussi, Homme et femme il les fit.
C’est très curieux de lire combien cette précision du sexe Homme et Femme n’est précisée dans le texte que pour le couple humain et pas pour les animaux. Qu’est ce que cela peut signifier ?

C’est comme pour dire que la sexualité des hommes a quelque chose d’originale, de spécifique que les autres êtres vivants n’ont pas. Homme et Femme il les fit !

Cette différence sexuelle est donc voulue par Dieu car elle participe au bonheur plénier des humains. La refuser sait aboutir tôt ou tard à des insatisfactions, des frustrations, des manques et des désordres !
Le couple humain suppose une altérité et même mieux encore : une complémentarité !

C’est un vrai bonheur que d’apporter à l’autre ce dont il ne dispose pas naturellement, par exemple le coté pratique et utilitaire des choses. Inversement c’est heureux pour moi que de voir mes insuffisances compensées par ses talents complémentaires aux miens : par exemple son ouverture aux choses esthétiques, aux nuances, à la fantaisie,...

Dans l’amour il n’est ici nulle question de supériorité de l’un ou d’humiliation de l’autre... ils ne font qu’un seul cœur. Et dans la sexualité ils ne font qu’une seule chaire ! Vous le comprenez bien il n’y a ici nulle affaire d’égalité ou d’inégalité, il n’y a que complémentarité. C’est très différent ! car cette vision des choses mises en complémentarité les unes par rapport aux autres favorise l’accueil mutuel, en confiance et le don généreux de soi à l’autre.
Enfin l’altérité, invite à la rencontre, à la communion par le dialogue et la communication.

C’est certainement là un chantier majeur en vue de l’harmonisation au sein d’un couple. Dire en confiance, sans gêne, les poids sur le cœur, les sentiments, ... Les langages sont multiples certes mais ils doivent être exprimés pour être compris par l’autre.

On peut exprimer par la parole, le geste, la présence à l’autre,... Le langage de Claire passe par la parole et l’attention accordée à l’autre, tandis que j’exprime par le geste et le service à l’autre. Je vous invite à lire en couple le livre les 5 langages de l’amour ... c’est hyper éclairant, et il est indispensable de comprendre comment l’autre s’exprime et réciproquement sans quoi on a vite fait de tomber dans le piège des routes parallèles qui ne se rencontrent finalement jamais comme 2 vies cote à cote mais jamais réunies ! La communication est aussi essentielle pour gérer les conflits et frictions qui ne manqueront pas ! L’art de la vie marié c’est aussi l’art de gérer les conflits, les égoïsmes, les replis sur soi... A ce titre quand la coupe est trop pleine et les tensions trop vives Claire et moi vous invitons à venir demander auprès du Père Louines ou d’un autre prêtre le pardon de Dieu pour vivre un véritable moment de réconciliation et de redépart en couple ou en famille avec un cœur pardonné. Car c’est aussi là que se nourrit l’amour conjugale...il ne faut pas ni le minimiser ni l’oublier. Laissez Dieu assurer son rôle dans votre union toujours plus intime.

Pour finir, on a dû vous le dire, le mariage est un départ, un chemin d’épanouissement profondément heureux, car il vient du Père qui a fait tout chose par sagesse et par amour pour ses enfants bien aimés. Vous êtes mariés depuis peu ! Au seuil de la vie conjugale à trois ...laisser Dieu achever son œuvre qu’il a commencé ! C’est le mieux que nous puissions vous souhaiter.