Nous sommes le corps du Christ, le temple de Dieu.

L’église fête l’anniversaire de la construction de la première cathédrale de son histoire, celle de l’évêque de Rome : la basilique du Latran. Un rapide survol historique est utile pour bien situer le sens de cette fête, qui nous offre une belle occasion pour réfléchir sur un des aspects du mystère de l’Église.

Pendant les premiers siècles, les chrétiens étaient persécutés et considérés comme des ennemis de l’Empire romain. Aussi, l’Église des origines célébrait
l’Eucharistie dans les maisons privées, ou des lieux souterrains et dans les catacombes. Aucun lieu de culte n’a pu être construit pendant cette période.

Le 28 octobre 312, Constantin, vainqueur de l’empereur Maxence, entra triomphalement dans la ville de Rome. Quelques mois plus tard, il ordonna
que cessent les persécutions envers les chrétiens. Sa mère, Ste Hélène, devint une fervente chrétienne et Constantin lui-même fut baptisé vers la fin de sa vie.
Durant son règne, l’empereur fit construire huit églises dont quatre dans la ville de Rome. Avant la basilique de St-Pierre au Vatican, Constantin fit construire celle du Latran sur l’emplacement de la caserne des gardes du corps de Maxence. Il détruisit ainsi un témoignage de la grandeur de son ennemi et réaffirma sa volonté de donner au christianisme une structure sociale très visible. S. Jean de Latran, première église construite à Rome, fut dédiée au Christ Rédempteur et à St Jean Baptiste. On lui adjoignit aussi un palais pour le Pape et un baptistère de grande dimension.

Cet anniversaire de la Dédicace de la Basilique du Latran nous rappelle que le Pape est à la fois évêque de Rome et chef de l’Église catholique, ministères inséparables. Par cette fête de la dédicace l’Église célèbre le mystère de l’unique Église du Christ.

Cette fête nous offre aussi l’occasion de réfléchir au sens du mot « Église ». Quand on l’emploie on pense souvent à la hiérarchie, au pape et au Vatican. Plus couramment encore le mot désigne le bâtiment où l’on se retrouve pour le dimanche ou d’autres célébrations. C’est la maison de Dieu, le lieu qui lui est consacré et où l’on se rassemble pour l’écouter et le prier.

Jésus proclame que l’unique demeure de Dieu au milieu des hommes est son corps, sa personne. Son corps historique d’artisan de Nazareth, né à Bethléem de la Vierge Marie, ressuscité par le Père. Son corps eucharistique sur la table du partage où il s’offre et se donne. Son corps ecclésial de ceux qui se rassemblent en son nom et vivent de lui. Son corps présent en ceux qui ont faim ou soif, sont nus ou malades, étrangers ou prisonniers. Le temple de Dieu pour le Christ c’est ainsi toute personne humaine en qui Dieu vient demeurer, la communauté qui se réunit en son nom, et non l’espace où l’on vit, où l’on se rassemble. Jésus ressuscité se donne à rencontrer en tout espace humain, c’est-à-dire tout espace de rencontre, de parole, de partage et de fraternité, pas seulement sur la route entre deux amis, ou autour de la table, mais aussi en toutes les « Galilées » carrefours des nations.

Un appel que le Seigneur nous adresse en cette fête : entretenons nos églises et chapelles, mais aussi entretenons nos maisons intérieures pour que nous soyons des pierres vivantes et non des pierres de musées. Entretenons nos églises et chapelles, mais aussi que nos assemblées y soient vivantes, des assemblées qui se réunissent pour le service de la louange de Dieu, pour l’écoute de sa parole, pour le partage et la communion fraternelle, pour y entendre leur Seigneur les envoyer en mission d’Évangile dans le monde des humains dont il a fait sa demeure en son Fils.

Père Louinès Plaisir,curé

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Baptêmes à Ste Colombe : Lorena FEVRIN – Noella Emma FEVRIN.

Obsèques à Ste Colombe : Madame Simone DECHAVASSINE