Germaine Cousin de Pibrac, cette sainte qui a vécu 22 ans, il y a quatre siècles, en Haute-Garonne est patronne de notre paroisse. L’histoire a peu de choses à nous dire de sa vie. Ses origines familiales sont imprécises. Née en 1579, à Pibrac, handicapée d’une main et atteinte de tuberculose, elle est inapte à certains travaux agricoles, ce qui la diminue aux yeux de la communauté villageoise.
Germaine, orpheline de mère était pauvre, mal aimée et rejetée. Sa belle-mère la considérait comme sa servante et en fit une gardienne de troupeaux. Elle était très pieuse et faisait preuve d’une grande dévotion envers Marie. Elle aimait participer à la messe matinale, était bonne pour les pauvres et savait parler de Dieu aux enfants des fermes voisines.
Rien ne peut la détourner de la rencontre avec Dieu : ni les intempéries, ni les mises en garde ou menaces. Elle s’efforce d’aimer sa belle-mère et, quand injuriée ou battue, elle n’y parvient pas, elle ne cultive aucune animosité à son égard.
Germaine qu’elle partage régulièrement du pain noir avec les pauvres. Un jour, sa belle-mère vient la persécuter comme à son habitude, lui demandant ce qu’elle transporte dans son tablier. À la place du pain noir, elle voit des roses en sortir miraculeusement en plein hiver.
Pour aller tous les jours à la messe, Germaine doit traverser le petit ruisseau appelé Courbet mais, un jour, grossi par d’abondantes pluies, le ruisseau est devenu un torrent fougueux. Germaine risque pourtant ce dangereux passage, les eaux s’ouvrent devant la bergère et elle traverse à pieds secs à l’aller et au retour.
Pour aller à l’église, Germaine est obligée de laisser ses moutons sans surveillance alors que les loups sont nombreux dans la forêt voisine. Elle plante alors sa quenouille et aussitôt les moutons viennent se ranger autour pour ne plus s’en éloigner tant que dure l’absence de leur maîtresse tandis que les loups sont de leur côté tenus à distance par une force invisible.
Épuisée par son mal, les privations, les duretés, le manque d’affection, elle meurt en 1601, seule et sans bruit, sous l’escalier de la bergerie. Enterrée dans l’église de Pibrac, devant l’autel de Notre-Dame, on retrouve son corps intact, 40 ans après, à l’occasion de l’inhumation d’un membre de la famille Cousin. (miracle représenté au milieu de la fresque)
L’Église a béatifié Germaine Cousin en 1854 et l’a déclarée sainte en 1867, reconnaissant qu’elle a su aimer Dieu et ceux qui vivaient auprès d’elle. Orpheline, malade, pauvre, maltraitée par ses proches, elle est la sainte de tous ceux qui souffrent et que la vie malmène d’une manière ou d’une autre.
Depuis quatre siècles, le Seigneur n’a cessé d’accorder sa grâce à ceux qui invoquent la petite bergère de Pibrac.
Sainte Germaine nous apprend que les anonymes, les humbles de cœur, les méprisés ont une place particulière dans le Cœur de Dieu. . . C’est une invitation à changer notre regard.
Elle nous appelle à grandir dans la foi, à reconnaître que le don de l’Esprit est offert à tout homme à condition d’être désencombré de lui-même, qu’il y a des richesses insoupçonnées à découvrir en tout être ; ne passons-nous pas souvent à côté de l’essentiel ?
Puisse Sainte Germaine nous aider à entrer davantage dans les vues de Dieu pour mieux répondre à notre vocation de chrétien et vivre de l’Évangile, tout simplement.
Dieu a un projet pour chacun de nous. Comme Sainte Germaine, nous ne sommes pas choisis comme des héros, des êtres d’exception que nous montre la société d’aujourd’hui. C’est dans la simplicité, l’anonymat et le dépouillement qu’elle a répondu « oui » au Seigneur. À nous de trouver dans notre propre vie l’appel que Dieu nous fait.
Vous pouvez lire Sainte Germaine de Pibrac par Anne de Pindray publié chez Siloë.